vendredi 25 mars 2016

OSHO, Etre en pleine conscience

Les pensées passent

Les pensées ne vous appartiennent pas.
Certes, les pensées viennent et parfois s’arrêtent un peu, puis repartent. Mais elles ne naissent pas en vous, elles ne font que passer.
Avez-vous déjà remarqué que jamais une pensée n’est venue de vous, de votre être ?
Les pensées viennent toujours de l’extérieur. Elles ne vous appartiennent pas. Elles circulent, elles errent sans attache et sans racine. Par moments, elles se reposent en vous, c’est tout, comme le nuage qui s’arrête au-dessus de la montagne. Puis, un instant plus tard, elles repartent. Vous n’avez rien à faire. Si vous vous contentez d’observer, alors vous avez le contrôle.
Le mot contrôle n’est pas vraiment adéquat pour décrire cette expérience, mais les mots ne sont jamais très justes pour décrire les expériences intérieures. Les mots appartiennent au monde du mental et des pensées. Les mots ne sont jamais suffisamment péné­trants, ils sont superficiels.
Le mot contrôle n’est pas adapté car il n’y a personne pour contrôler et il n’y a personne pour être contrôlée. Mais quelque part, il aide un peu à se faire une idée de ce qui se passe: quand vous regardez en vous, le mental est contrôlé, vous êtes devenu le maître. Les pensées continuent à être là, mais elles ne sont plus maîtresses de vous. Elles ne peuvent plus désormais vous atteindre, elles continuent simplement à apparaître, puis à disparaître. Mais vous, vous restez inchangé, immuable comme la fleur de lotus sous la pluie. Les gouttes d’eau tombent et ruissellent sur les pétales, mais elles ne les affectent pas. C’est comme si elles ne les touchaient pas.
C’est la raison pour laquelle le lotus est si impor­tant en Asie. Il symbolise la méditation, la voie de la conscience.
Il existe une expression qui dit : « Soyez simplement un lotus et cela suffira. »
Dans un de ses ouvrages, le mystique indien Osho livre des perles de sagesse, une nourriture pour l’esprit. C’est seulement avec le coeur qu’il faut les comprendre.Je me permets de vous les offrir pour que vous puissez changer de vie :

La commune : La commune est une société alternative…une petite oasis dans le désert du monde. Entrez peu à peu en harmonie avec elle. Que votre petit ruisseau s’unisse à d’autres pour former une grande rivière en route vers l’océan. Vivez chaque instant comme une prière, alertes, conscients, éveillés.

L’illumination : Renoncez à toute ambition d’être le premier à atteindre l’illumination. Il n’y a pas d’illumination individuelle. Tous les individus sont unis entre eux et avec le Tout.

L’abandon de soi : Si vous voulez retirer le plus grand enrichissement de n’importe quelle situation, vous devez vous engager totalement.

« L’ultime accident » (autre terme pour illumination) : Soyez authentique dans votre recherche, consacrez vous entièrement à elle. C’est la soif de connaître l’original derrière le reflet qui vous rend digne de l' »Ultime accident. »

L’avidité : Soyez conscient de votre mental, de son avidité et de son manque de confiance. C’est par la prise de conscience que l’avidité peut être transformée. Dirigez votre attention vers ce qui est positif dans la confiance que tout ce qui vous est donné est absolument juste; dans cette confiance laissez vous aller à danser de reconnaissance.

L’art d’être disciple : Permettez à chaque situation de votre vie de devenir un enseignement.

Le plus grand des miracles…est de ne pas en faire : Veillez à ne pas vous laisser prendre au piège des miracles, des phénomènes psychiques, des états d’extase. Ne les prenez pas comme des indications que vous avez atteint quoique ce soit. Il n’y a rien à atteindre. Soyez simplement ordinaire et réjouissez vous.

La valeur : N’essayez pas de prouver votre valeur en vous laissant réduire à une simple commodité. Souvenez vous que la plus grande expérience de la vie ne vient pas de ce que vous faites, mais vous est donné par l’amour, à travers la méditation.

Etre ordinaire : Etre simplement ordinaire est un miracle. Ne pas aspirer à devenir quelqu’un est un miracle. Laissez la nature suivre son cours, allez avec elle.

La réceptivité : Il est temps de cesser de chercher des réponses de manière agressive. Videz-vous totalement, devenez réceptifs à l’existence tout entière. Détendez vous simplement, attendez et prenez du bon temps.

Renoncer au savoir : Vous êtes prêts à abandonner l’illusoire, à renoncer au savoir emprunté et à entrer dans votre propre sagesse, votre propre compréhension.

La confiance : Lorsque vous êtes dans une profonde confiance, la qualité même de cette confiance transforme votre vie quelles que soient les circonstances.

L’imitation : Observez vous pour savoir si vous imitez autrui. Dans l’imitation toute semence d’authenticité reste morte en vous. Prenez l’épée de la conscience et tranchez cette imitation aussi douloureux que cela puisse être; la souffrance doit aller en profondeur. Et grâce au choc, votre soi, votre propre authenticité peuvent émerger.

L’éveil : Chaque fois que vous vous apercevez que vous êtes en train d’agir inconsciemment, arrêtez vous. Ne soyez pas un robot. N’agissez pas à partir de votre égo. Prenez une tasse de thé, éveillez-vous et agissez avec conscience.

La méditation : Soyez attentifs en toutes circonstances. Il n’y a rien de « grand », rien de « petit ». Tout est divin. Vous pouvez trouver Dieu en toutes choses.

Etre centré : Restez centrés. Ne vous laissez pas manipuler par l’opinion des autres, ni par leur tentative de vous pousser ici et là. Ne tombez pas à leur niveau.

La compréhension : Comprenez que ce que vous voyez chez les autres est ce que vous portez en vous mêmes. Vos jugements sont en réalité des projections de ce qui est rejeté ou réprimé en vous.

Le don : Maintenant il est temps de vous ouvrir, de cesser d’être avare, de donner le meilleur de vous-même. De donner à partir de l’abondance d’amour, de votre coeur.

L’innocence : Le coeur peut parler au rocher…l’amour absolu révèle ce mystère. Devenez fous de la folie du coeur.

La prière : N’interférez pas dans l’amour et la prière de quelqu’un d’autre. Renoncez à l’idée que vous connaissez la juste manière d’aider ou de prier. Respectez simplement le fait que quelle que soit la manière dont les autres aiment ou prient elle est parfaite pour eux.

L’abus de pouvoir : Lorsque vous utilisez votre pouvoir, vous devez profondément aimer et respecter les autres ainsi que la totalité de l’existence. N’interférez dans la vie de quiconque avec vos propres convictions. Si vous avez du pouvoir ne manipulez pas quelqu’un d’autre mais employez le créativement.

Le pragmatisme : Ne vous laissez pas enchanter ou piéger par ce qui vous révèle votre divinité intérieure. Mais restez plutôt sur le chemin, sur la voie vers la divinité.

La comparaison : Rappelez vous que vous êtes nécessaires. Personne n’est supérieur et personne n’est inférieur. Personne n’est plus haut et personne n’est plus bas. Tout se complète.

Le jugement : Le jugement révèle un état d’esprit statique. Et le mental juge sans cesse car le fait d’être en mouvement est toujours hasardeux et inconfortable. Soyez très courageux, ne cessez pas de croître, vivez dans l’instant, restez simplement dans le courant de la vie.

L’acceptation de soi : Vous ne pouvez être nul autre que celui que vous êtes. Alors détendez vous. L’existence a besoin de vous tels que vous êtes.

La gratitude : Lorsque votre coeur est plein de gratitude, toute porte qui semblait fermée peut devenir une ouverture vers une bénédiction plus grande.

La mort – Ce qui ne meurt jamais : Dirigez votre attention en vous-même, vers ce qui ne meurt jamais. Vous êtes maintenant prêt à quitter ce qui est mort ou passé. N’essayez pas de le faire revivre et ne le considérez pas comme une fatalité.

L’acceptation : Acceptez la vie telle qu’elle est. Soyez heureux sans aucune raison.

Au-delà de la petite famille : Vous faites partie du tout, vous appartenez à l’existence. Ne laissez pas votre attachement à une partie vous empêchez d’entrer dans le tout.

La renaissance, à chaque instant : Même dans une situation où vos propres sentiments sont justifiés – vous sentez que vous avez absolument raison – restez ouverts à la possibilité de quelque chose qui soit au-delà de tout ce que vous avez jamais connu. Quittez votre expérience passée pour entrer dans une dimension qui soit totalement nouvelle.

La colère : Lorsque que vous ressentez de la colère, ne la déversez pas sur quelqu’un d’autre. et ne la réprimez pas non plus. C’est un phénomène magnifique qui peut être transformé de manière positive.

La maîtrise des humeurs : Que vous soyez heureux ou malheureux, souvenez-vous : « Cela aussi passera ». Cette clé vous permet d’être maître de vos humeurs au lieu d’en être les victimes.

Les portes de l’Enfer et celles du Paradis : Souvenez-vous qu’à chaque instant vous avez le choix entre le ciel et l’enfer. Si vous êtes inconscients vous êtes en enfer. Cela dépend de vous. Lorsque vous êtes conscients, vous êtes au ciel. Restez éveillés, restez alertes, restez conscients. Encore une fois cela dépend de vous.

La transformation : Essayez simplement l’exercice d’Atisha : inspirez en prenant toutes les souffrances du monde dans votre coeur et expirez en déversant des bénédictions. Les résultats sont immédiats. Faites le aujourd’hui et observez ce qui se passe.

La créativité : Ce qui suit complète bien les principes de créativité  formulés par Zelinski. Cessez d’utiliser votre folie, votre négativité, votre destructivité contre vous-mêmes et contre les autres. C’est facile. Même un enfant est capable de détruire. Désormais regardez à l’intérieur de vous, vers quelque chose de totalement nouveau. Cela demande un immense courage, une grande force. Permettez vous d’exprimer votre créativité.

La totalité : Regardez en vous et voyez si vous êtes entiers. Les ciseaux sont comme le mental. Ils coupent, ils divisent. L’aiguille est comme l’amour. Elle réunit, elle guérit ce qui est déchiré. Ouvrez votre coeur à l’amour et l’amour vous rendra total.

L’échec : Lorsque vous essayez de faire quelque chose seul, séparé du tout, c’est un échec. Le succès est en Dieu et avec Dieu.

L’inquiétude – L’anxiété : Osho nous donne là un autre moyen de combattre le stressLorsque vous êtes séparés du Tout, lorsque vous avez des ambitions particulières, il se crée une telle tension que votre conscience se rétrécit considérablement :vous vous fermez. Abandonnez vous tout simplement à l’existence et laissez la vous porter.

Le mental : Acceptez la responsabilité de la création de votre propre malheur, de votre joie, de votre négativité ou de votre positivité, de votre enfer ou de votre ciel. Lorsque votre responsabilité est comprise et acceptée, les choses commencent à changer. Soyez ouverts à une nouvelle possibilité.

Le désir : Il est temps pour vous de cesser de chercher à l’extérieur ce qui vous rendrait heureux. Regardez à l’intérieur.

L’ajournement : Considérez la futilité de chercher votre plénitude dans le futur et réalisez que rien de plus est nécessaire. Ne remettez pas à plus tard.

La quête : Vous êtes en grand danger ! A tout instant que vous aimiez, que vous riiez, , que vous soyiez vivants, vous pourriez rencontrer Dieu, par hasard.

L’espoir : Ne vous laissez pas prendre au piège de l’espoir. Ne soyez pas prisonnier de l’idée que l’aide vous viendra de l’extérieur. Ce n’est pas l’autre qui va vous combler. La plénitude est au dedans de vous.

Le défi : Un peu de lutte est une nécessité. Nous nous enrichissons aussi bien à travers les orages, les éclairs, le tonnerre et la tristesse, qu’à travers la joie et le bonheur.

L’amour : Souvenez vous de ne pas retenir votre amour, ni de calculer. ne soyez pas avares, vous rateriez tout. laissez plutôt votre amour s’épanouir et partagez le, donnez le, laissez le croître.

La compassion : La compassion ce n’est pas être navré, ni plein de sympathie pour les souffrances d’autrui. la compassion est un amour d’une telle profondeur qu’on est prêt à faire l’impossible pour apporter plus de conscience dans une situation.

Le courage : Ceci pour vous rappeler qu’une fois que vous êtes engagés sur le chemin de la quête du divin, il n’y a point de retour. Cela demande un immense courage.

La repentance: Soyez conscients que même lorsque vous faites une erreur, cela peut être aussi l’occasion de grandir. Lorsque vous réalisez que vous avez agi contre votre propre vérité et que vous avez fait des compromis avec ce que vous ressentez dans votre coeur, laissez vos larmes couler de la profondeur car elles peuvent vous transformer.

Le jeu : Souvenez vous que quoi que vous fassiez c’est un jeu. Jouez votre rôle (nous retrouvons la meme idee dans l'ouevre du Ramhal, Kabbalah). Si c’est un combat, combattez,. restez centrés. Ce n’est pas la peine d’être sérieux. Jouez tout simplement

La concentration : La théorie doit devenir expérience. L’artificiel doit devenir réel.

Le sexe : Que le sexe soit la première étape et non la dernière.

La dévotion : Pénétrez dans l’amour aussi profondément et intensément que possible. Que cela soit en vous une ouverture au divin. Et laissez vos énergies féminines s’épanouir.

L’intelligence : Utilisez votre intelligence pour chercher les choses là ou elles sont plutôt que là où elles ne sont pas, même s’il fait sombre. Regardez en vous.

Le travail : N’esquivez pas votre responsabilité! Soyez intensément vivant dans votre travail et faites tout ce qui est humainement possible. Mais en même temps, ne créez pas de tension, ne soyez pas frustrés. Soyez confiants et que votre action devienne prière, sans vous préoccuper du résultat.

L’invitation : Peu importe l’état dans lequel vous vous trouvez, peu importe qui vous êtes: le Maître est toujours prêt.

Le rire : Le rire est une telle force de transformation que rien d’autre n’est nécessaire. Si vous changez votre tristesse en célébration alors vous serez aussi capable de changer votre mort en résurrection.

Source : Perles de sagesse - Osho – Almasta Editions

Ceux qui n’ont connu Rajneesh (devenu Osho) qu’à travers les médias, gardent l’image d’un gourou extravagant, défilant à bord d’une Rolls Royce, entre les rangs de disciples en liesse habillés de rouge.
Nul mieux que lui n’eut l’art des mises en scènes. Cela faisait les délices de ses admirateurs mais lui valut l’animosité des autorités.
Rajneesh ne mâchait pas ses mots contre l’establishment et les orthodoxies religieuses : “ Quand le Pape prie, c’est un péché ! ”
A contre courant du spirituellement correct, ce mystique hors norme ne s’est jamais compromis avec ceux qui se congratulent devant les caméras.
On dit qu’il fut empoisonné avec du thalium lors d’une garde-à-vue et que le matelas de sa cellule a été irradié. Qui avait peur de lui ?
Voilà comment un rapport de la CIA le désigne :
“Rajneesh est un homme extrêmement intelligent et il est aussi extrêmement dangereux. C’est un anarchiste qui est capable de changer la mentalité des gens.”
Entre l964 et 1990, Rajneesh a voulu élever la conscience de milliers de personnes qui ont reconnu en lui un véritable maître en dépit de ses facéties. « Evitez les prêtres et les politiciens et vous découvrirez l’absolu. Ils sont l’obstacle. Ce sont eux qui veulent que les choses demeurent comme elles sont. »Ces paroles subversives ne sont pas nouvelles mais Rajneesh ne se contentait pas de mots.
En 1981, il quitte son ashram de Poona pour les Etats-Unis. Puis il se met en tête d’édifier une ville sur le territoire désertique de l’Oregon. En quelques années, sur un espace de deux mille cinq cents hectares, Rajneeshpuram sort de terre. De milliers de disciples transformèrent cette terre aride en une vallée verdoyante sillonnée de routes et de ponts. Ils creusèrent un lac artificiel de deux kilomètres de diamètre, dont le nom “lac Krishnamurti” rendait hommage à un autre contestataire. De cette nouvelle conquête de l’Ouest émergèrent des quartiers résidentiels avec air conditionné et chauffage central. Une vraie ville avec centre commercial, une ferme avec des milliers de poules et de vaches laitières, cinquante hectares de cultures potagères, trois restaurants, discothèque, auditorium gigantesque, hôtel de 50 chambres, et des logements pour les l5 000 visiteurs du rassemblement d’été. Le “ranch” comportait des systèmes d’alimentation en eau et l’électricité à l’énergie solaire, hôpital, cabinet de dentiste, école, bureau de poste, mairie, poste d’incendie, boutiques, café, bar, pizzeria, boulangerie.. On planta des vignes et des milliers d’arbres. La musique était omniprésente, depuis l’orchestre de chambre jusqu’au groupe de rock. Cette « commune » dont ont rêvé les utopistes devint une attraction.Durant cette effervescence, le maître était entré dans une longue retraite de silence dont il ne sortit que pour déclarer : “Mes amis, vous croyez avoir bâti une ville modèle, mais ce n’est qu’un camp de concentration de plus!”
Pendant ce temps, des chrétiens intégristes lancèrent une campagne pour effacer de la surface des Etats-Unis cette Babylone hérétique. On imagine l’effroi des politiciens face à la puissance d’un petit gourou capable de faire pousser une ville dans le désert. Sous le prétexte de vérifier son droit de séjour, il fut arrêté et promené d’une prison à une autre, sans doute pour qu’on perde la trace de la cellule où eut lieu l’empoisonnement. Relâché, son avion reçut l’interdiction d’atterrir sur la plupart des aéroports occidentaux. De retour à Poona, il mourut le 19 janvier 1990, des suites de l’irradiation criminelle qu’il avait subie.
“Laissez-moi partir.
L’existence a décidé que c’est l’heure.” Une disciple explique la pédagogie d’Osho :
“Il voulait nous démontrer que la puissance matérielle n’est rien. Il narguait ses adversaires tout en nous donnant une leçon de sagesse. En ce monde, on peut jouer tous les rôles. Ce n’est qu’un jeu. Lui n’était attaché à rien et s’amusait à arracher les masques.”
Pour sa crémation, Osho demanda qu’on lui laisse ses chaussettes et son bonnet. Et les Rolls peuvent retourner à la ferraille.
Article de Joël La Bruyère paru dans la Revue Les Trois Mondes.
La créativité selon Osho
“ La créativité, c’est la qualité que vous amenez aux activités qui sont les vôtres. C’est une attitude, une approche intérieure – votre façon de considérer les choses…. Tout le monde ne peut pas être un peintre – et ce n’est pas nécessaire non plus. Tout le monde ne peut pas être un danseur, et ce n’est pas nécessaire. Mais tout le monde peut être créatif.
“ Quoi que vous fassiez, faites-le joyeusement, si vous le faites avec amour, si votre action n’est pas purement économique, alors elle est créative.
Si en l’accomplissant, quelque chose grandit en vous, alors cette action est spirituelle, elle est créative, elle est divine. “ En étant plus créatifs, vous devenez plus divins. Toutes les religions du monde disent que Dieu est le créateur. Je ne sais pas s’il est le créateur ou non, mais je sais une chose : plus vous devenez créatifs, plus vous êtes divins. ” Osho suggérait souvent à ses disciples de laisser la terre plus belle en la quittant qu’ils ne l’avaient trouvée en venant au monde.
Oasis de spiritualité
Créé sur un terrain vague, sur lequel coulait un égout à ciel ouvert, le jardin d’Osho Teerth est une réalisation exemplaire qui marie la spiritualité à la nature. Situé à Poona, ville économique culturelle et sportive importante en Inde, à quelques heures de Bombay, Osho Teerth Park n’est pas seulement un parc magnifique, c’est aussi un exemple tangible de comment l’habitat humain, même s’il a été sérieusement endommagé, peut-être revitalisé.
Cet endroit autrefois sale et nauséabond a été transformé en une oasis de quiétude emplie d’eau claire, d’arbres verdoyants et d’un arc-en-ciel de faune et de flore. La nature a retrouvé sa beauté harmonieuse où les gens viennent se relaxer et goûter à la méditation.
Prototype écologique
Osho dit : “ Vivez le paradis sur terre. ” Ainsi naquit la fondation Shunyo de l’Osho Commune International qui a réussi à transformer quelques cinq hectares de terrain vague en un écosystème autorégénérateur pour une harmonieuse réintégration entre les gens et la nature. Cette transformation a été conçue de telle manière qu’elle puisse servir et être répétée n’importe où dans le monde.
Sur 900m de long et 70 de large, ce terrain borde un cours d’eau traversant plusieurs bidonvilles où 5000 personnes déversaient autrefois leurs déchets collectifs, leurs eaux d’égout et d’autres matières polluantes.La première phase a été de nettoyer le terrain. Nettoyer l’eau a été le plus grand travail de ce projet. Il a nécessité la construction de stations d’épuration et de lignes de drainage. Il a fallu construire des murs de soutènement et quatre larges étangs de décantation. Le bétail a été déplacé. L’idée géniale de réintégrer des jacinthes d’eau, des roseaux et des algues pour nettoyer l’eau a porté ses fruits. Durant les fortes pluies de moussons, le village n’est plus inondé grâce à la construction de murs et de cascades.
L’eau un symbole
Le symbole de l’eau purificatrice prend ici toute sa signification. Aujourd’hui, les fontaines déversent de l’eau potable. Il y a deux ans, seuls cinq arbres neem et un palmier poussaient sur ce terrain. Aujourd’hui, des forêts de bambous jaune vif, des arbres couverts d’étoiles de Noël rouge, des centaines de plantes différentes s’épanouissent à leurs côtés. Ce parc est devenu l’une des attractions principales de Poona. Régénérer plutôt que de détruire notre habitat planétaire.
Une telle transformation demande une vision attentive et la volonté consciente de travailler en harmonie avec chacun et avec la nature. Dans le cas de ce projet, la vision vient d’Osho, mystique contemporain qui a mis l’accent sur l’importance de la méditation, soit d’une approche consciente pour chaque tâche.
La voie juste
La façon dont votre vie se termine est la seule preuve qui indique comment vous avez vécu. Si vous avez atteint l’illumination au seuil de votre mort, si vous avez atteint l’ultime plénitude juste avant de mourir, alors je ne dirais pas que vous auriez dû changer quoi que ce soit dans votre vie. Votre choix de vie s’est avéré juste. S’il y avait eu la plus petite erreur, vous n’auriez pas atteint l’illumination. Si vous avez atteint votre but, c’est que la voie était la bonne. Quelle autre preuve pourrait-il y avoir ? Aucune voie en elle-même ne peut avoir la prétention exclusive d’être la bonne ; si elle vous mène au but, c’est qu’elle est juste. Pouvez-vous dire que vous suivez la voie juste même si vous n’atteignez pas le but, que la voie est absolument juste, mais que le but n’est jamais atteint ? Je vous dirais que même si vous avez suivi un mauvais chemin mais que vous ayez atteint le but, alors ce chemin n’est plus mauvais, il est devenu juste. La voie juste est celle qui vous conduit au but. La fin est la seule chose qui compte, elle est le seul facteur décisif.
Et vous n’avez vraiment pas besoin d’atteindre la fin, chaque instant peut devenir la preuve. S’il y a une harmonie entre votre vie intérieure et votre vie extérieure, alors, à chaque instant une douce mélodie résonnera en vous, comme les cloches d’un temple. Comme lorsque vous vous approchez d’une rivière et qu’une brise fraîche vous effleure, ainsi une fraîcheur descend sur vous dès que votre vie intérieure et votre vie extérieure sont en harmonie. Tout comme le parfum des fleurs vous environne quand vous vous approchez d’un jardin, quand vous êtes en harmonie, un parfum indescriptible s’élève en vous. Ce n’est pas la peine d’aller interroger qui que ce soit. Le critère qui vous indique que votre vie avance sur le droit chemin ou non est en vous. Comment quelqu’un d’autre pourrait-il en décider pour vous ? Personne ne peut le faire.
L’amour
L’amour est comme un oiseau libre d’aller partout, le ciel tout entier est sa liberté. Vous pouvez attraper l’oiseau, vous pouvez le mettre dans une belle cage dorée, et l’on pourrait penser que c’est le même oiseau que celui qui volait en liberté et qui avait le ciel tout à lui. Ce n’est le même oiseau qu’en apparence, ce n’est pas lui, vous l’avez tué. Vous lui avez coupé les ailes. Vous lui avez pris son ciel. Et les oiseaux se fichent de votre or : aussi précieuse soit-elle, votre cage est une prison.
Et c’est ce que nous faisons de notre amour : nous fabriquons des cages dorées. Nous avons peur, parce que le ciel est immense, peur que l’oiseau ne revienne pas. Pour le tenir sous contrôle, nous devons l’emprisonner. C’est ainsi que l’amour devient mariage.
L’amour est un oiseau qui vole : le mariage est un oiseau dans une cage dorée. Et l’oiseau, à coup sûr, ne pourra jamais vous pardonner. Vous avez détruit toute sa beauté, toute sa joie, toute sa liberté.
Les amoureux ont toujours peur. Ils ont peur parce que l’amour vient comme la brise. Vous ne pouvez le créer, ce n’est pas quelque chose que l’on fabrique – il vient. Mais tout ce qui vient de lui-même peut aussi repartir de lui-même ; c’est un corollaire naturel. L’amour vient, et les fleurs s’épanouissent en vous, les chansons vous montent dans le cœur, l’envie de danser… mais avec une peur cachée. Que se passera-t-il si cette brise qui vous est venue, fraîche et parfumée, vous quitte demain ?… Car l’existence ne se limite pas à vous. Et la brise n’est qu’une invitée : elle restera chez vous aussi longtemps qu’elle en aura envie, et elle pourra partir d’un moment à l’autre. Ceci crée une peur chez les gens, et ils deviennent possessifs.
On devrait s’aimer, aimer intensément, aimer totalement, et ne pas se soucier du lendemain. Si l’existence a été si merveilleuse aujourd’hui, faites-lui confiance : demain elle sera encore plus belle et plus merveilleuse. A mesure que grandit votre confiance, l’existence se montre de plus en plus généreuse à votre égard. Elle déversera plus d’amour sur vous.
Elle fera pleuvoir sur vous encore plus de fleurs de joie et d’extase.Aimez intensément, totalement, et vous ne penserez jamais à créer d’asservissement, de contrat. Vous ne penserez jamais à rendre quelqu’un dépendant. Si vous aimez, vous ne serez jamais cruel au point de détruire la liberté de l’autre. Vous l’aiderez, vous élargirez son ciel.
C’est le seul critère de l’amour : il donne la liberté, et il donne inconditionnellement.
Biographie
Osho est né en Inde, à Kuchwada, dans le Madhya Pradesh, le 11 décembre 1931.
Dès sa prime enfance, il fut un esprit rebelle et indépendant, qui s’obstinait à vouloir faire par lui-même l’expérience de la vérité, plutôt que de s’en remettre au savoir et aux croyances transmises par les autres.Après son illumination, à l’âge de 21 ans, Osho a terminé ses études universitaires et passe plusieurs années à enseigner la philosophie à l’Université de Jabalpur. Parallèlement, il a voyagé à travers toute l’Inde pour donner des causeries, défiant les chefs religieux “ orthodoxes ” lors de débats publics, remettant en question les croyances traditionnelles, et rencontrant des gens venus de tous horizons. Ses lectures étaient étendues : il lisait tout ce qu’il pouvait trouver qui puisse élargir sa compréhension des systèmes de croyances et de la psychologie de l’homme contemporain.
À la fin des années soixante, Osho a commencé à élaborer ses Techniques tout à fait uniques. “ L’homme moderne, dit-il, est si écrasé par le fardeau des traditions désuètes du passé, et par les angoisses de la vie moderne, qu’il lui faut passer par un profond processus de nettoyage avant qu’il puisse espérer découvrir l’état de détente sans pensée de la méditation. ”
Au cours de son travail, Osho s’est exprimé quasiment sur tous les aspects du développement de la conscience humaine. Il a extrait la quintessence de tout ce qui est pertinent pour la quête spirituelle de l’homme contemporain, en se fondant non sur une compréhension intellectuelle, mais sur sa propre expérience.Il n’appartient à aucune tradition. “ Je suis le commencement d’une conscience religieuse totalement nouvelle ”, dit-il. “ Je vous en prie, ne me reliez pas au passé – il vaut mieux ne pas s’en souvenir. ”
“ Mon message n’est pas une doctrine, ni une philosophie, dit-il. Mon message est une certaine alchimie, une science de la transformation ; ainsi, seuls ceux qui sont disposés à mourir à ce qu’ils sont, et à renaître en quelque chose de si nouveau qu’ils ne peuvent même pas l’imaginer pour le moment… seuls ces quelques individus courageux seront prêts à écouter, car cette écoute va être risquée.
“ Par l’écoute, vous avez fait le premier pas vers la renaissance. Ce n’est donc pas juste une philosophie dont vous pouvez vous affubler pour parader. Ce n’est pas une doctrine grâce à laquelle vous pouvez trouver un réconfort aux questions qui vous tenaillent. Non, mon message n’a rien à voir avec la communication verbale. Il comporte bien plus de risques. Il n’est rien de moins que la mort et la renaissance. ”

Question : Le refoulement est devenu une réaction automatique, physique et psychique, dont nous n’avons plus conscience et que nous ne souhaitons même plus changer. Comment apprendre à faire la distinction entre notre fausse personnalité et la vraie?

Pour commencer : tous vos personnages sont faux, vous n’avez aucun visage authentique. C’est d’ailleurs la raison de votre question. Le réel ne laisse aucun doute, il existe et vous le connaissez. Toutes vos attitudes sont illusoires et mensongères, par conséquent vous ne savez pas laquelle prendre pour référence, vous ne parvenez pas à établir une distinction parce que la vérité vous est inconnue. La difficulté, c’est votre ignorance. Le réel vous échappe parce qu’il n’est pas donné naturellement. (…).
Dans le zen, il est appelé « le visage originel », celui que vous aviez avant votre naissance et que vous aurez après votre mort. Autrement dit, toutes les physionomies que vous arborez dans cette soi-disant vie sont des masques. Comment contempler votre vrai visage ? Il faut, pour cela, remonter à ce qui précédait votre venue au monde. C’est le seul moyen.
Vous avez très tôt commencé à être faux, pour la bonne raison que la comédie est payante. Le bébé est déjà un politicien. Il entre en relation avec son entourage et découvre comment obtenir ce qu’il veut : de la compagnie, des soins, de la nourriture, des attentions, des égards. Il comprend vite qu’en déplaisant à ses pourvoyeurs, il risque de les éloigner. Il cultive donc les mimiques en échange desquelles il bénéficiera d’un maximum de considération. L’hypocrisie commence.
Retenez donc que vos comportements sont tous faux et n’essayez pas de trouver en vous des traits authentiques, il n’y en a pas. Votre collection de déguisements est utile, mais trompeuse. Et la pire des illusions serait de vous confectionner un visage de plus que vous tiendrez pour vrai, après avoir pris conscience de la vanité de tous les précédents.
Un exemple classique est celui du disciple. Il passe son temps comme tout le monde, dans un milieu ordinaire ponctué d’événements quotidiens. Un jour, il est frappé par la fausseté de sa vie et se met à la recherche d’autre chose. Il tourne le dos au monde et croit que sa nouvelle apparence, son identité de sannyasin (disciple), est bien lui. Il se trompe.
Tout ce que vous faites en réaction à ce que vous n’aimez plus, tout ce que vous imaginez pour contrebalancer ce qui vous blesse, est illusoire. En rejetant un personnage faux, vous en fabriquez un autre qui sera tout aussi faux. Alors, que faire ?
Le réel ne peut être produit. Le faux est l’ensemble de ce que vous avez appris, élaboré, généré. Le réel ne peut être ni obtenu ni cultivé. Il doit être découvert ; il existe, il est déjà là. N’essayez pas de l’inventer, vos efforts vous procureraient une baudruche supplémentaire. Echafauder un artefact demande beaucoup d’efforts. Renoncez à vos illusions, baissez vos masques, ce qui subsistera sera réel. Ce qui ne peut être abandonné ou anéanti est réel.
Comment s’y prendre ? Méditez. (…) Toutes les poses s’en vont en fumée dans le silence du mental. Alors, vous verrez votre face réelle, vous connaîtrez votre visage originel ou, si, vous préférez, vous serez sans visage. (…) Par conséquent prenez conscience de votre agitation cérébrale. Ne combattez pas le mécanisme de l’idéation, ne le réprimez pas, contentez-vous d’en être le témoin. Regardez les pensées qui passent comme des nuages dans le ciel, sans formuler le moindre commentaire. Si vous les condamnez, vous vous y opposerez et cette mettra un nouveau train de pensées en mouvement. Si vous les approuvez, vous perdrez la mémoire de vous-même, vous vous laisserez entraîner par le flot des pensées et oublierez que vous êtes le spectateur conscient. Vous serez perdu vos pensées.
Donc, ne soyez ni pour ni contre. Laissez les pensées suivre leur cours, quel qu’il soit, sans pousser ni freiner. Détendez-vous, observez, sans qu’intervienne la moindre notion de bien ou de mal, de beau ou de laid.
Si une pensée sublime vous traverse l’esprit, ne réagissez pas en vous disant : « C’est magnifique ! » Vous vous identifierez immédiatement. En jugeant, vous vous assimilez au processus idéationnel et collaborez à son entretien. En lui accordant votre attention, votre énergie, vous le nourrissez, vous l’amplifiez. Il ne s’arrêtera jamais.
Si une pensée érotique vous vient à l’esprit, ne collaborez ni en l’acceptant ni en la rejetant. Toute réaction déclenche une nouvelle vague mentale. Le sexe est une pensée, de même que la culpabilité, que Dieu ou n’importe quoi. Ne prenez aucun parti. Observez avec autant d’acuité que de neutralité.
Parvenez-vous encore à regarder un visage sans trouver qu’il est avenant, repoussant, sympathique, fourbe ? Non. Vous hallucinez le monde, vous ne le percevez plus qu’oblitéré par les voiles de votre psyché. Vous ne vivez pas, vous interprétez. Contentez-vous de voir !
Installez-vous à l’aise, assis ou allongé. Fermez les yeux, détendez-vous, laissez les pensées se succéder en vous, en toute indépendance. Ne condamnez rien, sinon vous allez refouler.
(…)
Si vous souhaitez méditer, sondez d’abord la stupidité des règles auxquelles vous vous conformez. Débarrassez-vous de toutes vos vues théoriques, n’ayez aucune attitude préconçue à l’égard de quoi que ce soit. Soyez un simple explorateur, quelqu’un qui cherche, qui est sincèrement en quête de la vérité.
Retenez ce point fondamental : ne jugez pas, n’appréciez pas, ne dépréciez pas. Laissez le mental s’agiter sans intervenir. Observez comme si vous étiez assis au bord d’un fleuve, regardez ce qui défile d’un regard neutre, pur. Peu à peu, le torrent des éléments refoulés ralentira, vous verrez des pauses, des trous dans leur cortège. Une pensée qui vient de s’effacer ne sera pas immédiatement suivie d’une autre. Dans ce vide se manifeste Cela. Pour la première fois, vous verrez une parcelle de votre visage originel, un coin du voile se soulèvera.
Quand vous ne pensez pas, toute notion de société s’évanouit. L’idée des autres disparaît en même temps que l’idée du je. Vous n’avez plus d’identité séparée, de masque. L’absence de concept est synonyme d’absence de visage. Dans le néant qui sépare une vague mentale de la vague suivante, vous rencontrerez votre être réel.
La personnalité est toujours mensongère. Quand vous connaîtrez votre essence, votre nature profonde, vous serez transformé. Une étincelle suffira pour faire de vous un autre homme. Vous distinguerez désormais, à tout moment, ce qui est vrai de ce qui est faux. Là réside le critère qui vous permettra de comparer vraiment. Vous ne ressentirez plus le besoin de demander l’avis des autres. Vos questions sont dues au fait que vous savez rien du réel. Tout ce que vous croyez connaître est absolument irréel.
(…) Malheureusement, méditer est extrêmement difficile, précisément parce que vous êtes une machine (homo mechanicus)
Essayez de comprendre. Les mécanismes sont indispensables à la survie. Votre corps, notamment, est un automate. Colin Wilson a parlé de notre « robot intérieur ». Chaque fois qu’une chose est connue, elle est laissée à l’automate. Le terme robot est préférable à l’intellect ou mémoire, par exemple, parce qu’il traduit mieux le côté autonome du processus qui fonctionne tout seul.
Vous avez sans doute appris à conduire. Au début, vous étiez constamment aux aguets. L’apprentissage est douloureuse parce qu’il faut tout le temps être attentif. Plus tard, l’aisance venant, vous avez confié le volant à votre robot. Vous pouvez désormais fumer, parler, écouter la radio et même peloter votre petite amie. L’automate se charge de conduire à votre place. « Vous » n’êtes plus nécessaire et c’est un soulagement.
Mais lorsque survient un imprévu, le robot ne sait plus quoi faire. Il n’a pas été programmé pour cela. Alors vous êtes électrisé, une sorte de décharge se produit dans votre organisme : vous sautez à la place de votre doublure mécanique. Ce bond intérieur est très sensible face à un accident imminent. Le robot lâche tout, vous saisissez le volant, maintenant « vous » conduisez. Quand le danger est passé, vous vous détendez, le robot peut de nouveau s’occuper du véhicule.
Le même schéma se répète dans une quantité d’occupations et c’est inéluctable. Sans automatismes, comment viendrez-vous à bout de tout ce qu’il y a à faire dans une journée ?
L’automate est nécessaire, confiez-lui tout ce que vous voulez, mais restez le maître. Ne lui permettez pas de vous monter sur la tête. Et sachez qu’il essaiera de le faire ! Il est tellement plus efficace que vous. Il vous conseillera de prendre votre retraite : « Laisse-moi faire, ne te tracasse plus, je connais mon boulot. »
Restez le maître ! Mais comment ? Il n’y a qu’un seul moyen. De temps à autre, reprenez consciemment les rênes. Donnez congé à votre domestique et conduisez lucidement, par exemple. Mais faites-le lorsqu’aucun danger ne risque de vous prendre au dépourvu, sinon vous bondiriez de nouveau à la place du robot sans vous rendre compte de ce que vous faites.
D’autres occasions sont tout aussi propices. Pendant une promenade, rappelez-vous soudain que vous êtes le maître. Débranchez la machine et marchez consciemment.
Vous êtes en train de m’écouter. C’est votre enregistreur qui m’entend. Imposez-vous à l’improviste, ne permettez plus au mental de s’interposer, écoutez-moi consciemment, de façon directe.
Que veut dire écouter consciemment ? Quand vous écoutez inconsciemment, vous êtes uniquement centré sur moi, vous avez perdu le souvenir de vous-même. L’orateur est perçu, mais l’auditeur n’est pas conscient de lui-même. Vous ne sentez pas que vous êtes celui-qui-écoute.
Prendre les rênes en main signifie être conscient des deux pôles, de celui qui parle et de celui qui écoute. Si vous voyez ces deux points, vous êtes le troisième : le témoin.
Etre le témoin, l’observateur, vous aidera à rester le maître. Alors, le robot ne pourra plus perturber votre vie. Car c’est bien ce qu’il fait, il met tout sens dessus dessous, il met la charrue devant les bœufs. Votre vie est un désordre permanent à cause des prérogatives que s’arroge votre valet. Parce qu’il est utile et efficace, il a fini par se mêler de ce qui n’est pas de sa juridiction.
Vous tombez amoureux. C’est beau, au début, avant que les automatismes ne soient mis en place. Vous êtes novice, conscient, émerveillé, vivant. Le robot va progressivement vous évincer, il finira par tout prendre en charge, vous ne serez plus qu’un époux, une épouse. Les « je t’aime » ne jailliront plus d’un cœur éperdu, c’est votre robot qui jouera la musique. Et vous le sentirez, vous saurez très bien que cela ne veut plus rien dire. Du bruit L’amour se sera transformé en corvée et votre vœu le plus cher sera de fuir.
Le robot dirige tout, vos sentiments, vos relations. Vous essayez d’échapper à certaines routines, mais en vain, l’automate gagne toujours et vous impose ses programmes. Vous décidez, par exemple, de ne plus céder à la colère. Mais le robot est performant, ses engrenages sont tellement bien au point que vous n’avez aucune chance de l’emporter. Vous l’apprendrez à vos dépens la prochaine fois que quelqu’un vous insultera. L’automate réagira comme il a appris à le faire. Les regrets suivront, mais chose désespérante, eux aussi sont une vielle habitude. Depuis votre enfance, vous explosez et ensuite vous vous repentez. Toute la séquence est prédéterminée depuis longtemps.
Pourquoi dites-vous si souvent que vous avez posé tel ou tel acte « malgré vous » ? Qu’est-ce vous voulez dire ? Que quelqu’un agit en vous. Le robot !
Comment en sortir ? Ne décidez plus rien. Renoncez à toutes vos bonnes intentions. Par contre, appliquez-vous à ne plus rien faire de façon inconsciente. Détrônez le robot. Ne supprimez rien, mais vivez consciemment. Mangez, fumez, fulminez, mais faites-le en vous rendant compte de ce que vous faites. La différence et essentielle.
Levez la main distraitement. Ensuite, levez-la en étant attentif. Allez-y ! Vous sentirez la différence. Votre geste conscient sera lent et silencieux, vous sentirez la conscience remplir votre main. Et lorsque votre main est pleine de conscience, votre mental est vide, il ne reste plus d’énergie à investir dans la pensée.
Pendant que vous remuez machinalement la main, votre esprit poursuit ses ruminations. Qui, dans ce cas, actionne votre main ? Le robot. Faites-le vous-même ! Chassez l’automate, en toute chose, tout au long de la journée. Vous serez bientôt de nouveau le maître. Mais ne courez pas au suicide, ne commencez pas par ce qu’il y a de plus difficile. C’est encore un truc. Vous aimez vous attaquer à une tâche impossible, après quoi l’échec vous sert de prétexte pour baisser les bras. Prenez quelque chose d’anodin. Si vous ne réussissez pas, ce ne sera pas grave.
Vous avez une prédilection pour les défis. Prenons la colère. Pourquoi vous submerge-t-elle épisodiquement contre votre volonté ? Parce que dans cet événement majeur et complexe, le robot n’a aucune raison de quitter le poste de commande. Il est mieux renseigné et plus efficace que vous. Ou bien, prenons les activités sexuelles. Vous aimeriez faire ceci, ne pas faire cela. Mais c’est encore le robot qui en décide. Vous n’êtes pas à la hauteur de la situation.
A moins que vous ne deveniez conscient au point de pouvoir résoudre n’importe quel problème complexe sans l’aide du robot, ce dernier ne vous rendra pas les clés. Il est, en définitive, un mécanisme de défense très utile. Sans lui, vous réussiriez à rendre votre vie encore plus embrouillée qu’elle ne l’est déjà et les situations difficiles ne recevraient plus la moindre solution.
Par conséquent, exercez-vous, mais dans des domaines simples, la marche par exemple. Dites à votre automate : « Il n’y a aucun danger, il s’agit simplement d’une petite promenade sans but. Je peux me passer de tes services. Pour ce que je vais faire, je puis me permettre d’être inefficace et de rater ce petit exercice. »
Allez vous promener tranquillement, consciemment. Sentez votre corps, soyez présent dans le pied qui se lève, dans le pied qui touche le sol Ne pensez à rien d’autre, déversez votre conscience dans la marche, sans calcul. Ce ne sera pas facile. L’automate interférera sans arrêt : « Arrête, laisse-moi faire, je m’y connais bien mieux que toi. » Et il dit vrai. C’est pour cela qu’il ne faut pas vous risquer hors des essais simples et sans grandes conséquences.
Bouddha demandait à ses disciples de marcher, de manger et de dormir consciemment. Le jour où vous aurez recouvré la maîtrise dans ces actes primaires, vous saurez comment aborder les choses les plus difficiles en toute conscience. N’essayez pas avant cela.
Vous vous lancez toujours à l’assaut de citadelles imprenables. Après la défaite, inévitable, vous vous morfondez dans des sentiments d’infériorité, d’insuffisance. Cela apporte de l’eau au moulin de votre robot. Il viendra toujours à ‘votre secours’ quand vous vous trouverez dans l’impasse, car cela lui procure une bonne occasion de vous susurrer : « Ne t’occupe plus de tout cela, je m’en chargerai, je me débrouille beaucoup mieux que toi. »
Commencez par ce qu’il y a de plus facile. Les moines bouddhistes ont excellé dans ce domaine. A la question : « Comment méditez-vous ? Quelle est votre sadhana, votre pratique spirituelle ? », Basho répondit : « Quand j’ai faim, je mange. Quand j’ai sommeil, je dors. »
Ce fut l’étonnement : « Mais c’est ce que nous faisons tous ! En quoi est-ce spécial ? » Basho répéta : « Quand j’ai faim, je mange. Quand j’ai sommeil, je dors. » Et c’est cela qui était spécial. Lorsque vous avez faim, c’est votre robot qui mange. Quand vous avez sommeil, c’est votre robot qui dort. Basho disait : « je » dors, « je » mange… C’est toute la différence. !!!
Soyez davantage attentif dans vos activités quotidiennes, votre conscience s’élargira. Vous ne serez plus exclusivement une mécanique. Vous acquerrez pour la première fois une allure humaine. Pour le moment, vous n’êtes pas un individu. Vous êtes une série de masques, une machine sans âme.
La personne humaine est vivante, consciente ; elle peut mener une existence véritable, ce qui est impossible pour une machine. Vous fluctuez au gré des situations, vous n’avez pas de profondeur, pas d’axe central. Etre conscient vous révèle votre présence intérieure. Sans cela, vous croyez vivre, mais vous n’existez pas.
Un homme demanda un jour à bouddha : « Dis-moi ce que je puis faire pour servir l’humanité. » Bouddha le regarda avec compassion : « Qui va servir l’humanité ? Qui es-tu ? Tu n’existes pas encore. D’abord, sois. Ensuite, tu ne me poseras plus de questions. Tu agiras spontanément et ce tu feras en vaudra la peine. »
Gurdjieff a noté que les gens prennent pour argent comptant qu’ils existent. Quelqu’un vint le voir et dit : « La folie s’est emparée de moi. Mon esprit est déchiré par les conflits et les contradictions. Aidez-moi à trouver la paix intérieure, le silence du mental. »
Gurdjieff répondit : « Oublie ton esprit, tu ne peux rien faire à son sujet. Occupe-toi d’être présent. Avant toute chose, existe. Si tu n’es pas, tu ne peux rien faire. »
Que signifie : vous n’existez pas ? Cela veut dire que vous êtes un automate, une machine qui fonctionne selon des lois mécaniques. Réveillez-vous ! Commencez par les choses les plus banales de votre vie, faites-les consciemment.
Rajneesh – Extrait du Livre Techniques Secrètes

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