mardi 21 avril 2015

la maîtrise totale de soi en passant par les 4 libérations d'apres la Mere de sri Aurobindo


Pour suivre l’éducation intégrale qui mène à la réalisation supramentale, quatre austérités sont nécessaires et quatre libérations aussi.
Généralement on confond austérité avec mortification, et, quand on parle d’austérités, cela fait penser à la discipline de l’ascète qui, pour éviter la tâche ardue de la spiritualisation de la vie physique, vitale et mentale, la déclare intransformable et la rejette loin de lui, sans merci, comme un objet encombrant et inutile, un esclavage et une entrave à tout progrès spirituel; en tout cas, comme quelque chose d’incorrigible, un poids qu’il faut porter plus ou moins allègrement jusqu’à ce que la nature, ou la Grâce divine vous en libère par la mort.
Au mieux, la vie terrestre est un champ de progrès dont il faut profiter le mieux qu’on peut, afin d’atteindre le plus tôt possible le degré de perfection qui mettra fin à l’épreuve en la rendant inutile.
Pour nous le problème est tout différent. La vie terrestre n’est pas un passage, ni un moyen; elle doit devenir par la transformation, un but et une réalisation.
Quand donc nous parlons d’austérités, ce n’est pas par mépris du corps, pour nous détacher de lui, mais par nécessité de contrôle et de maîtrise. Car il y a une austérité bien plus grande, plus complète et plus difficile que toutes les austérités ascétiques, c’est l’austérité nécessaire à la transformation intégrale, la quadruple austérité préparant l’individu pour la manifestation de la vérité supramentale.
Par exemple, on peut dire qu’il y a peu d’austérités aussi sévères que celles exigées par la culture physique en vue du perfectionnement corporel. Mais nous reviendrons sur ce point en temps voulu.
Avant d’aborder la description des quatre genres d’austérités requises, il est nécessaire d’éclaircir une question qui est la source de bien des malentendus et des confusions dans l’esprit de la plupart des gens; c’est celle des pratiques ascétiques qu’ils méprennent pour des disciplines spirituelles.
Ces pratiques, qui consistent à maltraiter le corps afin, disent-ils, d’en libérer l’esprit, sont, en fait, une déformation sensuelle de la discipline spirituelle ; c’est une sorte de besoin pervers de la souffrance qui pousse l’ascète aux macérations. L’emploi de la planche à clous du “sâdhou” ou des verges et du cilice de l’anachorète chrétien, est l’effet d’un sadisme plus ou moins voilé, inavouable et inavoué; c’est la recherche maladive ou le besoin subconscient de sensations violentes.
En vérité, ces choses sont fort loin de toute vie spirituelle; car elles sont laides et basses, sombres et malsaines; et la vie spirituelle, tout au contraire, est une vie de lumière, d’équilibre, de beauté et de joie. Elles sont inventées et préconisées par une sorte de cruauté mentale et vitale s’exerçant sur le corps. Mais la cruauté, même à l’égard de son propre corps, n’en est pas moins de la cruauté ; et toute cruauté est le signe d’une grande inconscience.
Les natures inconscientes ont besoin de sensations très fortes, car, sans cela, elles ne sentent rien ; et la cruauté, qui est une des formes du sadisme, procure des sensations très fortes. La raison avouée de semblables pratiques est d’abolir toute sensation, afin que le corps ne fasse plus obstacle à l’élan vers l’esprit; on peut douter de l’efficacité d’un tel moyen.
C’est un fait reconnu que pour progresser rapidement, il ne faut pas craindre les difficultés ; au contraire, c’est en choisissant à chaque occasion de faire la chose difficile que l’on augmente sa volonté et que l’on fortifie ses nerfs. Or, il est beaucoup plus difficile de vivre avec mesure et équilibre, dans l’égalité d’âme et la sérénité, que de vouloir lutter contre les abus de la jouissance et leurs conséquences obscurcissantes, par les abus de l’ascétisme et de leurs conséquences dissolvantes.
Il est beaucoup plus difficile d’obtenir de son être physique un développement harmonieux et progressif dans le calme et la simplicité, que de le maltraiter au point de le réduire à néant. Il est beaucoup plus difficile de mener une existence sobre et sans désir que de priver son corps de la nourriture et de la propreté indispensables en se glorifiant orgueilleusement de son abstinence. Il est beaucoup plus difficile d’éviter ou de surmonter et de vaincre la maladie par l’harmonie, la pureté et l’équilibre intérieurs et extérieurs, que de la mépriser, de l’ignorer et de la laisser libre de faire son oeuvre de destruction. Et le plus difficile de tout est de toujours maintenir sa conscience au sommet de sa capacité, sans jamais permettre à son corps d’agir sous l’effet d’une impulsion inférieure.
C’est dans ce but que nous aurons recours aux quatre austérités qui auront pour résultat en nous quatre libérations. La pratique de ces austérités constituera quatre disciplines ou “tapasyâ”, qui peuvent être définies comme suit:
1 – tapasyâ de l’amour
2 – tapasyâ de la connaissance
3 – tapasyâ du pouvoir
4 – tapasyâ de la beauté
Cet énoncé est, pour ainsi dire, fait de haut en bas; mais il ne faut pas prendre ces termes dans le sens de supérieur et d’inférieur, ni de plus ou moins difficile, ni dans l’ordre où ces disciplines peuvent et doivent être pratiquées. L’ordre, l’importance, la difficulté varient suivant les individus et nulle règle absolue ne peut être formulée. Chacun doit trouver et élaborer son propre système, d’après ses capacités et ses besoins personnels.
Il ne sera donc exprimé, ici, qu’une vue d’ensemble exposant un procédé idéal aussi complet que possible. Chacun aura ensuite à en appliquer ce qu’il pourra et de la meilleure façon qu’il le pourra.
La tapasyâ ou discipline de la beauté nous conduira par l’austérité de l’existence physique à la liberté dans l’action. Son programme de base sera la construction d’un corps beau dans ses formes, harmonieux dans ses postures, souple et agile dans ses mouvements, fort dans ses activités, résistant dans son fonctionnement organique et sa santé.
Pour obtenir ces résultats il sera bon, d’une façon générale, de se servir des habitudes comme aides dans l’organisation matérielle, car le corps fonctionne plus facilement dans le cadre d’une routine régulière. Mais il faut savoir ne pas devenir l’esclave de ses habitudes, quelque bonnes qu’elles puissent être ; il faut garder la plus grande souplesse pour pouvoir en changer chaque fois que cela devient nécessaire.
On doit se construire des nerfs d’acier dans des muscles élastiques et puissants pour pouvoir tout endurer lorsque c’est indispensable. Mais en même temps, il faut prendre grand soin de ne demander à son corps que l’effort strictement nécessaire, la dépense d’énergie qui favorise le progrès et la croissance en interdisant catégoriquement tout ce qui produit la fatigue épuisante et finalement mène à la déchéance et à la décomposition matérielles.
La culture physique en vue de construire un corps capable de servir d’instrument approprié à une conscience supérieure exige des habitudes très austères. Une grande régularité dans le sommeil, l’alimentation, l’exercice et toutes les activités.
Par une étude scrupuleuse des besoins particuliers de son corps – car ils varient suivant les individus – un programme général sera établi ; et une fois ce programme bien établi, il faut s’y tenir rigoureusement, sans fantaisies et sans relâchement : pas de ces petits accrocs à la règle que l’on ne se permet “qu’une fois”, mais qui se répètent très souvent, car dès que l’on cède à la tentation, ne serait-ce “qu’une fois”, on amoindrit la résistance de la volonté et on ouvre la porte à toutes les défaites. Il faut donc s’interdire toute faiblesse : plus de sorties nocturnes dont on revient éreinté, plus de festins et de bombances qui dérangent le fonctionnement normal de l’estomac, plus de distractions, d’amusements et de jouissances qui gaspillent l’énergie et vous laissent sans vigueur pour l’entraînement quotidien. Il faudra se soumettre à l’austérité d’une vie sage et régulière où toute l’attention physique est concentrée sur la construction d’un corps s’approchant de la perfection autant qu’il le peut. Pour atteindre ce but idéal, on s’interdira strictement tous les excès et tous les vices, petits ou grands ; on se refusera à l’usage de ces poisons lents, tabac, alcool, etc., dont les hommes ont coutume de faire des besoins indispensables et qui abolissent peu à peu la volonté et la mémoire.
Cet intérêt si absorbant, que la presque totalité des êtres humains, même les plus intellectuels, prennent dans la nourriture, sa préparation et son absorption, doit faire place à une connaissance presque chimique des besoins du corps et à une austérité toute scientifique dans les moyens de les satisfaire. À cette austérité dans l’alimentation, il faut en ajouter une autre, celle du sommeil ; elle ne consiste pas à se priver de sommeil mais à savoir comment dormir. Le sommeil ne doit pas être une chute dans l’inconscience, qui alourdit le corps plutôt que de le “rafraîchir”. Le fait de manger modérément et de s’abstenir de tout excès, diminue beaucoup la nécessité de passer de nombreuses heures à dormir ; mais la qualité du sommeil est encore plus importante que sa quantité. Pour que le sommeil procure un repos et une détente vraiment efficaces, il est généralement bon de prendre quelque chose, une tasse de lait ou de soupe, un jus de fruit par exemple, avant d’aller se coucher ; une nourriture légère rend le sommeil tranquille ; il faut cependant s’abstenir de tout repas copieux, car alors le sommeil devient agité et troublé par des cauchemars, ou bien épais et lourd, abrutissant.
Mais le plus important de tout est de se clarifier l’esprit, de se tranquilliser les sentiments et d’apaiser l’effervescence des désirs et des préoccupations qui les accompagnent. Si avant de se retirer pour dormir, on a beaucoup parlé ou eu une conversation animée, si on a lu un livre excitant ou d’un intérêt intense, il faut prendre quelque temps de repos sans dormir, afin de calmer l’activité mentale, pour que le cerveau ne se livre pas à des mouvements désordonnés tandis que les membres seuls seront endormis. Ceux qui pratiquent la méditation feront bien de se concentrer pendant quelques minutes sur une idée élevée et calmante, dans une aspiration vers une conscience plus haute et plus vaste. Leur sommeil en bénéficiera grandement et ils éviteront dans une large mesure le risque de tomber dans l’inconscience pendant qu’ils dorment.
Après l’austérité d’une nuit passée exclusivement à se reposer dans un sommeil calme et paisible, viendra l’austérité d’une journée organisée avec sagesse et dont l’activité sera partagée entre les exercices progressifs et savamment gradués nécessaires à la culture du corps et le travail, de quelque nature qu’il soit. Car les deux peuvent et doivent faire partie de la tapasyâ physique. En ce qui concerne les exercices, chacun choisira ceux qui conviennent le mieux à son corps et, si possible, se fera guider par un expert en la matière, qui saura combiner et graduer les exercices en vue d’un maximum d’effet. Aucune fantaisie ne présidera à leur choix, ni à leur exécution. Il ne faudra pas faire ceci ou cela parce que cela paraît plus facile ou plus amusant ; on ne changera d’entraînement que lorsque l’instructeur jugera que le changement est nécessaire.
Chaque corps, pour être perfectionné, ou même seulement amélioré, est un problème à résoudre dont la solution exige beaucoup de patience, de persévérance et de régularité. En dépit de ce que beaucoup de gens pensent, la vie de l’athlète n’est pas une vie d’amusement ou de distraction ; au contraire c’est une vie toute faite d’efforts méthodiques et d’habitudes austères, ne laissant aucune place aux fantaisies inutiles et nuisibles au résultat que l’on veut obtenir.
Dans le travail aussi il y a une austérité ; elle consiste à ne pas avoir de préférence et à faire avec intérêt tout ce que l’on fait. Pour celui qui veut se perfectionner, il n’y a pas de grands et de petits travaux, des travaux importants et d’autres qui ne le sont pas ; tous sont également utiles pour celui qui aspire à être maître de lui-même et à progresser. Il est dit qu’on ne fait bien que ce que l’on fait avec intérêt ; cela est vrai. Mais ce qui est plus vrai encore, c’est que l’on peut apprendre à trouver de l’intérêt dans tout ce que l’on fait, même les besognes les plus insignifiantes en apparence. Le secret de cet accomplissement se trouve dans l’élan de perfectionnement. Quelle que soit l’occupation ou la tâche qui vous est échue, il faut la remplir avec une volonté de progrès ; quoi que ce soit que l’on fasse, il faut non seulement le faire aussi bien que l’on peut, mais s’appliquer à le faire de mieux en mieux dans un effort constant vers la perfection. De la sorte tout devient intéressant, tout sans exception, la besogne la plus matérielle aussi bien que les travaux les plus artistiques et les plus intellectuels ; le champ de progrès est infini et peut s’appliquer à la moindre chose.
Ceci nous mène tout naturellement à la libération de l’action ; car on doit être, dans son action, libre de toutes les conventions sociales, de tous les préjugés moraux ; mais ce n’est pas pour mener une vie de licence et de dérèglement. Tout au contraire, la règle à laquelle on se soumet est beaucoup plus sévère que toutes les règles des sociétés ; car elle ne tolère aucune hypocrisie ; elle exige une sincérité parfaite.
Toute l’activité physique doit être organisée en vue de faire croître l’équilibre, la force et la beauté du corps. Dans ce but on doit s’abstenir de toute recherche de plaisir, y compris le plaisir sexuel. Car tout acte sexuel est un acheminement vers la mort. C’est pourquoi depuis les temps les plus anciens, dans les collèges les plus sacrés et les plus secrets, cet acte était interdit à tout aspirant à l’immortalité. L’acte sexuel est toujours suivi d’un moment plus ou moins long d’inconscience, qui ouvre la porte à toutes les influences et produit une chute de conscience. Or, si l’on veut se préparer à la vie supramentale, il ne faut jamais permettre à sa conscience de glisser vers le relâchement et l’inconscience, sous prétexte de jouissance ou même de repos et de délassement.
C’est dans la force et la lumière que doit se produire la détente, non dans l’obscurité et la faiblesse. Pour tous ceux qui aspirent au progrès la continence est donc de règle. Mais spécialement pour ceux qui veulent se préparer à la manifestation supramentale, cette continence doit être remplacée par une abstinence totale, obtenue non par coercition et suppression, mais par une sorte d’alchimie intérieure, grâce à laquelle les énergies généralement utilisées dans l’acte procréateur sont transmuées en énergies de progrès et de transformation intégrale. Il va de soi que pour que le résultat soit total et vraiment bienfaisant, toute impulsion et tout désir sexuels doivent être éliminés de la conscience mentale et vitale aussi bien que de la volonté physique. C’est du dedans au dehors que se produit toute transformation radicale et durable, de sorte que la transformation extérieure en est la conséquence normale et, pour ainsi dire, inévitable.
Il y a un choix décisif à faire entre prêter son corps en obéissance aux fins de la nature, qui veut perpétuer l’espèce telle qu’elle est, ou préparer ce même corps à devenir un échelon dans la création de la race nouvelle. Car les deux ne peuvent se faire à la fois, et c’est à chaque minute qu’il faut opter entre demeurer dans l’humanité d’hier ou appartenir à la surhumanité de demain.
Il faut renoncer à être adapté à la vie telle qu’elle est et à y réussir, si on veut se préparer à la vie telle qu’elle sera et en être un membre actif et efficient.
Il faut refuser le plaisir, si on veut s’ouvrir à la joie d’être dans la beauté et l’harmonie totales.
Ceci nous mène tout naturellement à l’austérité vitale, celle des sensations, à la tapasyâ du pouvoir ; car l’être vital est le siège du pouvoir, de l’enthousiasme réalisateur.
C’est dans le vital que la pensée se change en volonté et devient un dynamisme d’action. Il est vrai aussi qu’il est le siège des désirs et des passions, des impulsions violentes et des réactions également violentes, des révoltes et des dépressions. Le remède ordinaire est de juguler l’être vital, de l’affamer en le privant de toutes sensations ; en effet c’est par les sensations qu’il se nourrit principalement et sans elles il s’endort, s’engourdit jusqu’ à l’inanition.
À dire vrai, le vital a trois sources de subsistance. Celle qui lui est la plus facilement accessible vient d’en bas, des énergies physiques, par l’intermédiaire des sensations.
La seconde se trouve dans son propre plan, quand il est suffisamment vaste et réceptif par le contact avec les forces vitales universelles.
La troisième, celle à laquelle il ne s’ouvre généralement que dans une grande aspiration de progrès, lui vient d’en haut par l’infusion et l’absorption des forces et de l’inspiration spirituelles.
Les hommes essayent toujours plus ou moins d’ajouter à celles-là une autre source qui est, en même temps, pour eux la source de la plupart de leurs tourments et de leurs infortunes. C’est l’échange de forces vitales avec leurs congénères, généralement en groupements par deux, que, le plus souvent, ils méprennent pour de l’amour, mais qui n’est que l’attraction de deux forces qui ont du plaisir à s’échanger.
Ainsi, si nous ne voulons pas affamer notre vital, les sensations ne doivent pas être rejetées, ni diminuées dans leur nombre et leur intensité ; il ne faut pas les éviter non plus, mais s’en servir avec sagesse et discernement. La sensation est un excellent moyen de connaissance et d’éducation ; mais pour servir ces fins, elle ne doit pas être utilisée égoïstement dans un but de jouissance, dans une recherche aveugle et ignorante de satisfaction propre et de plaisir.
Les sens doivent être capables de tout supporter sans dégoût ni déplaisir, mais en même temps, il leur faut acquérir et développer de plus en plus le pouvoir de discerner la qualité, l’origine et l’effet des vibrations vitales variées, afin de savoir si elles sont favorables à l’harmonie, la beauté et la bonne santé, ou si elles sont nuisibles à l’équilibre et au progrès de l’être physique et du vital. De plus, les sens doivent être utilisés comme instruments d’approche et d’étude des mondes physique et vital, dans toute leur complexité ; ainsi ils prendront leur place véritable dans le grand effort vers la transformation.
C’est en éclairant, en fortifiant et en purifiant le vital, non en l’affaiblissant, qu’on peut aider au vrai progrès de l’être. Se priver de sensations est donc aussi pernicieux que de se priver de nourriture. Mais de même que le choix de la nourriture doit être fait savamment et seulement en vue de la croissance et du bon fonctionnement du corps, de même, le choix des sensations et leur contrôle doit aussi être fait avec une austérité toute scientifique, en vue seulement de la croissance et du perfectionnement du vital, cet instrument supérieurement dynamique, qui est aussi essentiel au progrès que toutes les autres parties de l’être.
C’est en éduquant le vital, en le rendant plus raffiné, plus sensible, plus subtil, on devrait presque dire, plus élégant, dans le meilleur sens du mot, qu’on peut avoir raison de ses violences et de ses brutalités, qui sont, en somme, des crudités et des ignorances, des manquements au goût.
En vérité, le vital cultivé et illuminé peut être aussi noble, héroïque et désintéressé, qu’il est, spontanément et livré à lui-même, sans éducation, vulgaire, égoïste et perverti. Il suffit à chacun de savoir transformer en lui-même la recherche de la jouissance en aspiration vers la plénitude supramentale. Pour cela, si l’éducation du vital est poursuivie assez loin, avec persévérance et sincérité, il arrive un moment où, convaincu de la grandeur et de la beauté du but, le vital renonce aux mesquines et illusoires satisfactions sensorielles pour conquérir la joie divine.
Lorsqu’il est question d’austérité mentale, cela suggère immédiatement les longues méditations aboutissant au contrôle de la pensée et couronnées par le silence intérieur. Cet aspect de la discipline yoguique est trop connu pour qu’il soit nécessaire de s’étendre sur le sujet. Mais il en est un autre dont on s’occupe moins en général, c’est le contrôle de la parole.
À très peu d’exceptions près, seul le silence absolu est opposé au libre bavardage. Pourtant, il y a une austérité beaucoup plus grande et plus féconde dans le contrôle de la parole que dans son abolition.
Sur terre, l’homme est le premier animal qui puisse se servir de sons articulés, il en est très fier d’ailleurs et utilise cette capacité sans mesure ni discernement. Le monde est assourdi du bruit de ses paroles, et parfois l’on est tenté de regretter le silence harmonieux du règne végétal.
C’est d’ailleurs un fait bien connu que moins est grand le pouvoir mental, plus est nécessaire l’emploi de la parole. Ainsi, il est des gens primitifs et sans instruction qui ne peuvent pas du tout penser, à moins qu’ils ne parlent ; et on peut les entendre marmotter des sons, à voix plus ou moins basse. Car c’est leur seul moyen de suivre une pensée qui ne se formulerait pas en eux sans les mots prononcés.
Il y a aussi un grand nombre de gens, même parmi ceux qui ont reçu de l’instruction mais dont le pouvoir mental est faible, qui ne savent ce qu’ils veulent dire qu’à mesure qu’ils le disent. Cela rend leurs discours interminables et fastidieux. Car à mesure qu’ils parlent, leur pensée devient plus claire et plus précise, et ainsi ils sont obligés de répéter la même chose plusieurs fois afin de la dire de plus en plus exactement.
Il y a ceux qui doivent préparer à l’avance ce qu’ils auront à dire, et qui bafouillent s’ils sont obligés de parler à l’improviste, parce qu’ils n’ont pas eu le temps d’élaborer progressivement les termes exacts de ce qu’ils veulent dire.
Il y a enfin les orateurs-nés qui ont la maîtrise de l’élocution ; ils trouvent spontanément tous les mots nécessaires pour dire ce qu’ils veulent dire, et ils le disent bien.
Tout cela, pourtant, du point de vue de l’austérité mentale, ne sort pas de la catégorie des bavardages. Car j’appelle bavardage tous les mots prononcés sans qu’ils soient absolument indispensables.
Comment en juger ? dira-t-on. Pour cela, il faut d’abord classer d’une façon générale les différentes catégories de paroles prononcées.
Nous avons d’abord dans le domaine physique, tous les mots dits pour des raisons matérielles. Ce sont de beaucoup les plus nombreux, et dans la vie ordinaire, très probablement aussi les plus utiles.
Le constant bourdonnement des paroles semble l’accompagnement indispensable des besognes quotidiennes. Pourtant, dès qu’on s’exerce à réduire le bruit au minimum, on s’aperçoit que maintes choses se font mieux et plus vite dans le silence, et que cela aide à garder la paix intérieure et la concentration.
Si vous n’êtes pas seul et que vous viviez avec d’autres, prenez l’habitude de ne pas vous extérioriser constamment en paroles prononcées à haute voix, et vous vous apercevrez que peu à peu une compréhension intérieure s’établit entre vous et les autres ; vous pourrez alors communiquer entre vous en réduisant les mots au minimum, ou même sans mots du tout. Ce silence extérieur est très favorable à la paix intérieure, et avec de la bonne volonté et de la constance dans l’aspiration, vous pourrez créer une ambiance harmonieuse très propice au progrès.
Dans la vie en commun, aux mots concernant l’existence et les occupations matérielles, viendront s’ajouter ceux exprimant les sensations, les sentiments, les émotions. C’est ici que l’habitude du silence extérieur s’avère une aide précieuse. Car lorsqu’on est assailli par une vague de sensations ou de sentiments, ce silence habituel vous donne le temps de réfléchir et, si c’est nécessaire, de vous ressaisir avant de projeter en mots la sensation ou le sentiment éprouvé. Combien de querelles peuvent ainsi être évitées. Combien de fois on sera sauvé d’une de ces catastrophes psychologiques qui ne sont que trop souvent le résultat d’une incontinence verbale.
Sans aller jusqu’à cet extrême, il faut toujours contrôler les mots que l’on prononce et ne jamais laisser la langue être mue par un mouvement de colère, de violence ou d’emportement.
Ce n’est pas seulement la querelle qui est mauvaise dans ses résultats ; c’est le fait de prêter sa bouche pour que des vibrations mauvaises soient projetées dans l’atmosphère, car rien n’est plus contagieux que les vibrations du son et en donnant à ces mouvements l’occasion de s’exprimer on les perpétue en soi et chez les autres.
Il faut classer aussi parmi les plus indésirables des bavardages, tout ce qui est dit concernant les autres.
À moins que vous ne soyez responsable de certaines personnes, en tant que gardien, instructeur ou chef de service, ce que les autres font ou ne font pas ne vous regarde d’aucune manière et il faut vous abstenir de parler d’eux, de donner votre opinion sur eux et sur ce qu’ils font, ou bien de répéter ce que les autres peuvent en penser et en dire.
Il se peut que par la nature même de votre occupation, ce soit votre devoir de faire un rapport sur ce qui se passe dans un service, dans une entreprise, dans un travail en commun. Mais alors le rapport doit être limité à ce qui concerne le travail seul et ne pas toucher aux choses privées. Et d’une façon absolue il doit être tout à fait objectif. Vous ne devez permettre à aucune réaction personnelle, aucune préférence, aucune sympathie ou antipathie de s’y introduire. Et surtout, ne mélangez jamais vos mesquines rancunes personnelles au travail qui vous incombe.
Dans tous les cas et d’une façon générale, moins on parle des autres, même si c’est pour les louer, le mieux cela vaut. On a déjà tant de peine à savoir exactement ce qui se passe en soi-même, comment savoir avec certitude ce qui se passe chez les autres?
Abstenez-vous donc totalement de prononcer sur une personne un de ces jugements définitifs qui ne peuvent être qu’une sottise, si ce n’est une méchanceté.
Quand la pensée est exprimée par la parole, la vibration du son a un pouvoir considérable pour mettre la substance la plus matérielle en contact avec cette pensée et pour lui donner ainsi une réalité concrète et effective. C’est pourquoi il ne faut jamais médire des gens et des choses, ni exprimer par la parole prononcée à haute voix, les choses qui dans le monde contredisent le progrès de la réalisation divine.
C’est une règle générale absolue. Pourtant elle comporte une exception. Aucune critique ne doit être faite à moins qu’on n’ait en même temps le pouvoir conscient et la volonté active de dissoudre les mouvements ou les choses critiqués ou de les transformer. Ce pouvoir conscient et cette volonté agissante ont en effet la capacité d’infuser dans la matière la possibilité de réagir et de refuser la vibration mauvaise et finalement de la corriger au point qu’il lui devienne impossible de continuer à s’exprimer sur le plan matériel.
Seul peut le faire sans risque et sans danger, celui qui se meut dans les régions gnostiques et qui possède dans ses facultés mentales, la lumière de l’esprit et la puissance de la vérité. Celui-là, l’ouvrier du Divin, est libre de toute préférence et de tout attachement ; il a brisé en lui-même les limites de l’ego et il n’est plus qu’un instrument parfaitement pur et impersonnel de l’action supramentale sur la terre.
Il y a aussi tous les mots prononcés pour exprimer les idées, les opinions, les résultats des réflexions ou des études. Ici nous nous trouvons dans un domaine intellectuel et nous pourrions penser que dans ce domaine les hommes sont plus raisonnables, plus pondérés et que la pratique d’une rigoureuse austérité y est moins indispensable. Il n’en est rien pourtant, car même ici, dans ce séjour des idées et de la connaissance, l’homme a introduit la violence de ses convictions, l’intolérance de son sectarisme, la passion de ses préférences.
Ainsi il faudra, ici aussi, faire appel à l’austérité mentale et éviter soigneusement les échanges d’idées aboutissant aux controverses trop souvent acerbes et presque toujours oiseuses, ou bien les oppositions d’opinions qui se terminent par des discussions vives et même des disputes provenant toujours d’une étroitesse d’esprit facilement guérissable quand on s’élève assez haut dans le domaine mental.
En effet le sectarisme devient impossible quand on sait que toute pensée formulée n’est qu’une façon de dire quelque chose qui échappe à toute expression. Chaque idée contient un peu de vérité ou un aspect de la vérité. Mais il n’est pas d’idée qui soit en elle-même absolument vraie.
Ce sens de la relativité des choses est une aide puissante pour garder son équilibre et conserver une sereine pondération dans ses discours. J’ai entendu dire à un vieil occultiste qui possédait quelque sagesse : “Il n’y a pas de chose qui soit essentiellement mauvaise ; il n’y a que des choses qui ne sont pas à leur place. Mettez chaque chose à sa vraie place et vous obtiendrez un monde harmonieux.”
Pourtant, au point de vue de l’action, la valeur d’une idée est en fonction de son pouvoir pragmatique. Ce pouvoir est, il est vrai, très différent suivant les individus auxquels il s’applique. Telle idée qui a un grand pouvoir de propulsion chez un individu, peut en manquer totalement chez un autre. Mais ce pouvoir lui-même est contagieux.
Certaines idées sont capables de transformer le monde. Ce sont celles-là qui doivent être exprimées ; elles sont les étoiles maîtresses du firmament de l’esprit, celles qui serviront de guides pour conduire la terre vers sa suprême réalisation.
Enfin, nous avons toutes les paroles prononcées pour donner un enseignement. Cette catégorie s’étend du jardin d’enfants jusqu’aux cours universitaires, sans oublier toutes les productions humaines artistiques et littéraires qui veulent être distrayantes ou éducatives. Dans ce domaine, tout dépend de la valeur de la production et le sujet est trop vaste pour pouvoir être traité ici. C’est un fait que le souci éducatif est très en faveur actuellement et de louables efforts sont faits pour utiliser les nouvelles découvertes scientifiques en les mettant au service de l’éducation. Mais même en ceci une austérité s’impose à l’aspirant pour la vérité.
Il est généralement admis dans le processus éducatif qu’un certain genre de productions plus légères, plus futiles, plus amusantes est nécessaire pour réduire la tension de l’effort et reposer les enfants et même les adultes. À un certain point de vue, cela est vrai ; mais malheureusement cette admission a servi d’excuse pour légitimer toute une catégorie, de choses qui ne sont rien d’autre que l’efflorescence de tout ce qui est vulgaire, grossier et bas dans la nature humaine ; ses instincts les plus canailles, son goût le plus dépravé trouvent dans cette admission une bonne excuse pour s’étaler et s’imposer comme une nécessité inévitable.
Il n’en est rien pourtant ; on peut se délasser sans être crapuleux, se reposer sans être vulgaire, se détendre sans permettre à tout ce qui est grossier dans la nature de remonter à la surface. Mais du point de vue de l’austérité, ces besoins eux-mêmes changent de nature ; le délassement se transforme en silence intérieur, le repos en contemplation, la détente en félicité.
Ce besoin si généralement reconnu de distraction, de relâchement dans l’effort, d’oubli plus ou moins long et total du but de la vie, de la raison d’être de l’existence ne doit pas être considéré comme une chose tout à fait naturelle et indispensable, mais comme une faiblesse à laquelle on cède par manque d’intensité dans l’aspiration, par instabilité dans la volonté, par ignorance, inconscience, veulerie.
Ne légitimez pas ces mouvements et vous vous apercevrez bientôt qu’ils ne sont pas nécessaires et même à un moment donné ils vous deviendront répugnants et inacceptables. Alors toute une partie et non la moindre de la production humaine soi-disant récréative, mais en vérité avilissante, perdra son support et cessera d’être encouragée.
Il ne faudrait pas croire, cependant, que de la nature du sujet de conversation dépend la valeur des paroles prononcées.
On peut bavarder sur les sujets spirituels autant que sur tout autre et ces bavardages-là sont peut-être parmi les plus dangereux. Par exemple, le néophyte est toujours très anxieux de faire partager aux autres le petit peu qu’il a appris. Mais à mesure qu’il avance sur la voie, il s’aperçoit de plus en plus qu’il ne sait pas grand-chose et qu’avant de vouloir instruire les autres, il faut être bien sûr de la valeur de ce que l’on sait, jusqu’au jour où, devenu sage, il se rend compte que de nombreuses heures de concentration silencieuse sont nécessaires pour pouvoir parler utilement pendant quelques minutes.
D’ailleurs, dès qu’il est question de la vie intérieure et de l’effort spirituel, l’usage de la parole doit être soumis à une réglementation encore plus stricte et rien ne doit être dit à moins qu’il ne soit absolument indispensable de le dire.
C’est un fait bien connu qu’il ne faut jamais parler de ses expériences spirituelles si l’on ne veut pas voir s’évanouir en un moment l’énergie accumulée dans l’expérience et qui devait servir à hâter les progrès. La seule exception qui puisse être faite à la règle est à l’égard de son gourou, si on veut obtenir de lui quelque éclaircissement ou quelque enseignement sur le contenu et la signification de son expérience. En effet, c’est seulement à son gourou qu’on peut parler de ces choses sans danger, car seul le gourou par sa connaissance est capable d’utiliser pour votre bien les éléments de l’expérience comme de marchepieds pour des ascensions nouvelles. Il est vrai que le gourou lui-même est soumis à la même règle de silence en ce qui le concerne personnellement.
Dans la nature tout est en mouvement ; ainsi ce qui n’avance pas recule nécessairement. Le gourou doit faire des progrès au même titre que ses disciples, quoique ces progrès puissent ne pas être sur le même plan. Et pour lui aussi, parler de ses expériences n’est pas favorable : la force dynamique de progrès contenue dans l’expérience s’évapore en grande partie dans les mots. Mais d’autre part en expliquant ses expériences à ses disciples, il aide puissamment à leur compréhension et par suite à leurs progrès. C’est à lui dans sa sagesse de savoir dans quelle mesure il peut et doit sacrifier l’un à l’autre. Il va de soi que dans son récit ne doit entrer aucune forfanterie, aucune gloriole ; car la moindre vanité ferait de lui non plus un gourou mais un imposteur.
Quant au disciple, je lui dirai : “Dans tous les cas, sois fidèle à ton gourou quel qu’il soit ; il te mènera aussi loin que tu peux aller. Mais si tu as le bonheur d’avoir le Divin pour gourou, alors il n’y aura pas de limite à ta réalisation.”
Cependant, même le Divin, quand il s’incarne sur terre est soumis à la même loi de progrès. L’instrument de sa manifestation, l’être physique dont il s’est revêtu, doit être dans un constant état de progression et la loi de son expression personnelle est en quelque sorte liée à la loi générale du progrès terrestre. Ainsi même le dieu incarné ne pourra être parfait sur la terre que lorsque les hommes seront prêts à comprendre et à accepter la perfection. Ce sera le jour où pourra être fait par amour pour le Divin, ce qui se fait maintenant par devoir à son égard. Le progrès sera une joie, au lieu d’être un effort et souvent même une lutte. Ou plus exactement, le progrès se fera dans la joie avec la pleine adhésion de tout l’être, au lieu de se faire par coercition sur la résistance de l’ego, nécessitant un grand effort et parfois même une grande souffrance.
Pour conclure, je vous dirai : si vous voulez que votre parole exprime la vérité et qu’elle acquière ainsi le pouvoir du Verbe, ne pensez jamais à l’avance ce que vous voulez dire, ne décidez pas de ce qui est bon ou mauvais à dire, ne calculez pas quel sera l’effet de ce que vous allez dire. Soyez silencieux mentalement et gardez-vous sans vaciller dans l’attitude vraie, celle d’une aspiration constante vers la toute-sagesse, la toute-connaissance, la toute-conscience. Alors, si votre aspiration est sincère, si elle n’est pas un voile pour votre ambition de bien faire et de réussir, si elle est pure, spontanée et intégrale, alors vous pourrez parler très simplement, vous pourrez prononcer les mots qui doivent être dits, ni plus ni moins, et ils auront un pouvoir créateur.
De toutes les austérités, voici la plus difficile ; c’est l’austérité des sentiments et des émotions, la tapasyâ de l’amour.
En effet, dans le domaine du sentiment, plus peut-être que dans tout autre, l’homme a l’impression de l’inévitable, de l’irrésistible, d’une fatalité qui le domine et à laquelle il ne peut échapper.
L’amour (ou du moins ce que les êtres humains appellent de ce nom) est spécialement considéré comme un maître impérieux aux caprices duquel on ne peut se soustraire, qui vous frappe selon sa fantaisie et qui vous force à lui obéir, qu’on le veuille ou non. C’est au nom de l’amour que les pires crimes ont été perpétrés, que les plus grandes folies ont été commises.
Pourtant, les hommes ont inventé toutes sortes de règles morales et sociales dans l’espoir de contrôler cette force d’amour, de la rendre sage et docile ; mais ces règles semblent n’avoir été faites que pour être violées ; et la contrainte qu’elles opposent à son libre fonctionnement ne fait qu’augmenter sa puissance explosive. Car ce n’est pas par des règles que les mouvements de l’amour peuvent être disciplinés.
Seule une puissance d’amour plus grande, plus haute et plus vraie peut avoir raison des impulsions incontrôlables de l’amour. Seul l’amour peut gouverner l’amour, en l’illuminant, le transformant, le magnifiant. Car ici aussi, plus que partout ailleurs, le contrôle consiste non en une suppression, une abolition, mais en une transmutation, une sublime alchimie. C’est parce que de toutes les forces agissant dans l’univers, l’amour est la plus puissante, la plus irrésistible. Sans amour le monde retomberait dans le chaos de l’inconscience.
La conscience est, en vérité, la créatrice de l’univers, mais l’amour est son sauveur. Seule l’expérience consciente peut donner un aperçu de ce qu’est l’amour, de son pourquoi et de son comment. Toute transcription verbale est nécessairement un travestissement mental de ce qui échappe de toute part à l’expression. Les philosophes, les mystiques, les occultistes s’y sont tous essayés, mais en vain. Je n’ai pas la prétention de réussir là où ils ont échoué. Mais je veux dire en termes aussi simples que possible ce qui, sous leur plume, prend des formes si abstraites et compliquées. Mes mots n’auront pas d’autre but que de mener vers l’expérience vécue, et ils veulent pouvoir y mener même un enfant.
L’amour, dans son essence, est la joie de l’identité ; il trouve son ultime expression dans la félicité de l’union. Entre les deux sont toutes les phases de sa manifestation universelle.
Au début de cette manifestation, dans la pureté de son origine, l’amour est constitué de deux mouvements, les deux pôles complémentaires de l’élan vers la fusion complète. C’est d’une part le pouvoir d’attraction suprême et de l’autre le besoin irrésistible du don absolu de soi. Aucun mouvement ne pouvait mieux et plus que celui-là jeter un pont sur l’abîme qui se creusa quand, dans l’être individuel, la conscience se sépara de son origine et devint inconscience.
Il fallait ramener à soi ce qui avait été projeté dans l’espace, sans pour cela annuler l’univers ainsi créé. C’est pourquoi l’amour jaillit, puissance d’union irrésistible.
Il a plané au-dessus de l’ombre et de l’inconscience, il s’est dispersé, pulvérisé au sein de l’insondable nuit ; et c’est à partir de ce moment-là que commença l’éveil et l’ascension, la lente formation de la matière et sa progression sans fin.
N’est-ce point l’amour, sous une forme dévoyée et obscurcie, qui est associé à toutes les impulsions de la nature physique et vitale, comme l’élan de tout mouvement et de tout groupement, devenant tout à fait perceptible dans le règne végétal ; chez l’arbre et la plante, c’est le besoin de croître pour obtenir plus de lumière, plus d’air, plus d’espace ; chez les fleurs, c’est le don de leur beauté et de leur senteur dans un épanouissement amoureux ; et ensuite chez les animaux n’est-il pas derrière la faim, la soif, le besoin d’appropriation, d’expansion, de procréation, en résumé, derrière tout désir, conscient ou non, et chez les espèces supérieures, dans le dévouement, plein d’abnégation de la femelle pour ses petits.
Cela nous conduit tout naturellement à l’espèce humaine où, avec l’avènement triomphal de l’activité mentale, cette association atteint son point culminant, car elle est devenue consciente et voulue. En effet, dès que le développement terrestre l’a rendu possible, la nature s’est avisée d’utiliser cette sublime force d’amour pour la mettre au service de son oeuvre créatrice, en l’associant, la mélangeant à son mouvement de procréation. Cette association est même devenue si étroite, si intime que fort peu de consciences humaines sont assez éclairées pour pouvoir dissocier les mouvements l’un de l’autre et les éprouver séparément. Et c’est ainsi que l’amour a subi toutes les dégradations, c’est ainsi qu’il a été avili au niveau de la bête.
C’est à partir de ce moment-là aussi qu’apparaît clairement dans les oeuvres de la nature, sa volonté de reconstruire par étapes et gradations l’unité primordiale à l’aide de groupements de plus en plus nombreux et complexes.
Après s’être servie de la force d’amour pour rapprocher un être humain d’un autre et pour créer le groupe duel, origine de la famille, après avoir rompu les limites étroites de l’égoïsme personnel pour le changer en un égoïsme à deux, par la venue des enfants elle produit une entité plus complexe, la famille, et au cours des temps, à l’aide des associations multiples entre familles, des inter-échanges individuels et du mélange des sangs, les groupements plus grands sont formés : clans, tribus, castes, classes, pour aboutir à la création des nations.
Le travail de groupement s’accomplit simultanément sur les différents points du monde, cristallisé dans les races diverses ; et peu à peu la nature fera fusionner ces races elles-mêmes dans son effort pour construire une base matérielle et réelle à l’unité humaine.
Pour la conscience de la majorité des hommes, tout cela est l’effet des hasards de la vie ; ils ne se rendent pas compte de la présence d’un plan d’ensemble et ils prennent les circonstances comme elles viennent, plus ou moins bien selon leur caractère ; les uns sont satisfaits, les autres mécontents.
Parmi les satisfaits, il y a une certaine catégorie de gens qui sont parfaitement adaptés aux manières d’être de la nature, ce sont les optimistes. Pour eux les jours sont plus brillants parce qu’il y a les nuits, les couleurs sont vives à cause des ombres, les joies sont plus intenses à cause des souffrances, la douleur donne un plus grand charme au plaisir, les maladies octroient toute sa valeur à la bonne santé ; j’en ai même entendu dire qu’ils se réjouissaient d’avoir des ennemis parce que cela leur faisait apprécier davantage leurs amis ; en tout cas, pour tous ceux-là, les activités sexuelles sont une des occupations les plus savoureuses, les satisfactions gastronomiques font partie des délices de la vie dont on ne saurait se passer, et il est tout à fait normal de mourir puisqu’on est né : cela met fin à un voyage qui, s’il durait trop longtemps, deviendrait fastidieux.
En résumé, ils trouvent la vie très bien telle qu’elle est et ne se soucient pas de savoir si elle a une raison ou un but ; ils ne se tourmentent pas de la misère des autres et ne voient aucune nécessité au progrès.
Ceux-là, n’essayez jamais de les “convertir”, ce serait une faute grave. Si par malheur ils vous écoutaient, ils perdraient leur équilibre actuel sans pouvoir en trouver un autre. Ils ne sont pas prêts pour une vie intérieure, mais ce sont les favoris de la nature avec laquelle ils sont dans une alliance très intime et cette réalisation ne doit pas être inutilement dérangée.
À un degré moindre et surtout d’une façon moins durable, il y a d’autres satisfaits dans le monde. Leur satisfaction est due à la magie contenue dans l’action de l’amour. Chaque fois qu’un être rompt les limites étroites dans lesquelles son ego l’emprisonne, pour jaillir à l’air libre dans le don de soi-même, que ce soit à un autre être humain, ou à sa famille, à sa patrie ou à sa foi, il trouve dans cet oubli de soi un avant-goût des joies merveilleuses de l’amour, et cela lui donne l’impression qu’il entre en contact avec le Divin ; mais le plus souvent ce n’est qu’un contact fugitif, parce que dans l’être humain l’amour est tout de suite mélangé à des mouvements égoïstes et inférieurs, qui l’avilissent et lui enlèvent la puissance de sa pureté.
Mais même s’il restait pur, ce contact avec une existence divine ne pourrait pas toujours durer ; parce que l’amour n’est qu’un aspect du Divin et un aspect qui, ici-bas, a subi les mêmes déformations que les autres.
D’ailleurs, toutes ces expériences sont fort bonnes et utiles pour l’homme ordinaire, qui suit la voie normale de la nature dans sa marche trébuchante vers l’unité future. Mais elles ne peuvent contenter ceux qui veulent hâter le mouvement, ou plutôt qui aspirent à appartenir à un autre genre de mouvement plus direct, plus rapide, à un mouvement exceptionnel qui les libérera de l’humanité ordinaire et de sa marche interminable, afin qu’ils puissent participer à l’avance spirituelle qui les mènera par les chemins les plus prompts vers la création de la race nouvelle, celle qui exprimera la vérité supramentale sur la terre. Ces êtres d’élite doivent rejeter toute forme d’amour entre êtres humains, car si beau, si pur soit-il, il produit une sorte de court-circuit et coupe la connexion directe avec le Divin.
Pour celui qui a connu l’amour du Divin, toutes les autres formes de l’amour sont obscures, trop mélangées de petitesses, d’égoïsmes et d’ombres ; elles ressemblent à un marchandage ou à une lutte pour la suprématie et la domination ; et même chez les meilleurs elles sont pleines de malentendus et de susceptibilités, de froissements et d’incompréhensions.
En outre, c’est un fait bien connu que l’on finit par ressembler à ce que l’on aime. Si donc vous voulez ressembler au Divin, n’aimez que Lui. Seul celui qui a connu l’extase de l’échange d’amour avec le Divin peut savoir à quel point tout autre échange, quel qu’il soit, est en comparaison fade, terne et sans force. Et même s’il faut la plus austère discipline pour arriver à cet échange-là, rien n’est trop dur, trop long ou trop sévère pour y atteindre, car il surpasse toute expression.
C’est cet état merveilleux que nous voulons réaliser sur terre, c’est lui qui pourra transformer le monde pour en faire un lieu d’habitation digne de la Présence Divine. Et alors l’amour vrai et pur pourra s’incarner dans un corps qui ne sera plus pour lui un déguisement et un voile. Bien des fois, pour rendre la discipline plus facile et pour créer une intimité plus proche et plus aisément perceptible, le Divin sous sa forme d’amour la plus haute a voulu se revêtir d’un corps physique semblable en apparence aux corps humains ; mais chaque fois, enfermé dans les formes grossières de la matière, il n’est arrivé à exprimer qu’une caricature de lui-même.
Et pour pouvoir se manifester dans la plénitude de sa perfection, il attend seulement que les êtres humains aient fait quelques progrès indispensables dans leur conscience et dans leur corps ; car la vulgarité de la vanité de l’homme et la stupidité de sa fatuité prennent le sublime amour divin, quand il s’exprime dans une forme humaine, pour un signe de faiblesse, de dépendance et de besoin.
Pourtant l’homme sait déjà, obscurément d’abord mais de plus en plus clairement à mesure qu’il s’approche davantage de la perfection, que seul l’amour est capable de mettre fin aux souffrances du monde ; seules les joies ineffables de l’amour dans son essence peuvent balayer de l’univers la douleur cuisante de la séparation ; car c’est seulement dans l’extase de l’union suprême que la création découvrira sa raison d’être et son accomplissement.
Voilà pourquoi aucun effort n’est trop ardu, aucune austérité trop rigoureuse pour illuminer, purifier, perfectionner, transformer la substance physique afin qu’elle ne cache plus le Divin quand il prend forme extérieure en elle. Car alors pourra s’exprimer librement dans le monde cette merveilleuse tendresse divine qui a le pouvoir de changer la vie en un paradis de douce joie.
Ceci, me direz-vous, est l’aboutissement, le couronnement de l’effort, la victoire finale; mais pour arriver jusque-là que faut-il faire ? Quel est le chemin à suivre et quels sont les premiers pas sur la route ?
Puisque nous avons décidé de garder l’amour dans sa splendeur pour notre relation personnelle avec le Divin, nous le remplacerons dans nos relations avec autrui par une bienveillance et une bonne volonté totales et invariables, constantes et sans égoïsme ; elles ne s’attendront à aucune récompense, aucune reconnaissance, à aucune récognition même.
Quelle que soit la façon dont vous serez traité par les autres, vous ne permettrez jamais à aucun mauvais sentiment de s’emparer de vous ; et dans votre amour sans mélange pour le Divin, vous le laisserez entièrement juge de la manière dont il faut vous protéger et vous défendre contre l’incompréhension et la mauvaise volonté des autres.
C’est du Divin seul que vous attendrez vos joies et vos plaisirs. C’est en lui seul que vous chercherez et trouverez l’aide et le soutien. Il vous consolera de toutes vos peines, vous conduira sur le chemin, vous redressera si vous trébuchez et, si des moments de défaillance et d’épuisement se produisent, c’est Lui qui vous recevra dans ses puissants bras d’amour et vous enveloppera de sa douceur réconfortante.
Pour éviter tout malentendu, je tiens à dire ici que, par suite des exigences de la langue dans laquelle je m’exprime, je suis obligée de me servir du genre masculin quand je mentionne le Divin. Mais en fait la réalité d’amour dont je parle est au-delà et au-dessus de tout genre, masculin ou féminin, et quand elle s’incarne dans un corps humain, elle le fait indifféremment, dans un corps d’homme ou de femme suivant les besoins de l’oeuvre à accomplir.
En résumé, l’austérité du sentiment consiste donc à abandonner tout attachement affectif, de quelque nature qu’il soit, amoureux, familial, patriotique ou autre, pour se concentrer dans un attachement exclusif pour la Réalité Divine ; cette concentration trouvera son aboutissement dans une identification intégrale et servira d’instrument à la réalisation supramentale sur la terre.
Ceci nous mène tout naturellement aux quatre libérations qui seront les aspects concrets de cet accomplissement. La libération des sentiments sera en même temps la libération de la souffrance, dans une réalisation totale de l’unité supramentale.
La libération mentale, ou libération de l’ignorance, établira dans l’être le mental de lumière, ou conscience gnostique, dont l’expression aura la puissance créatrice du verbe.
La libération vitale, ou libération des désirs, donne à la volonté individuelle le pouvoir de s’identifier parfaitement et consciemment à la volonté divine et produit la paix et la sérénité constantes, ainsi que la puissance qui en résulte.
Enfin, couronnant tout le reste, vient la libération physique, ou libération de la loi des conséquences matérielles.
Par la maîtrise totale de soi, on n’est plus l’esclave des lois de la nature, qui font agir par impulsions subconscientes ou semi-conscientes et maintiennent dans l’ornière de la vie ordinaire. Grâce à cette libération, c’est en toute connaissance de cause qu’on peut décider du chemin à suivre, choisir l’action à accomplir et se dégager de tout déterminisme aveugle, pour ne laisser intervenir dans le cours de la vie que la volonté la plus haute, la connaissance la plus vraie, la conscience supramentale.
Bulletin, août 1953
MERE MiraAlfassaLa Mère
in « Éducation » pages 55-82
publié par Sri Aurobindo Ashram – Pondichéry – Inde 1981
diffusé par SABDA
http://intyoga.online.fr
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